Les Carnets Junko : Épiceries rurales API, Allongement de la durée de vie, Eau de Paris
Partage d’observations et de ressources inspirantes pour entrepreneurs, corporates et fonds cherchant à réconcilier création de valeur et impact durable.
Bonjour 👋
Merci de lire cette nouvelle édition des Carnets d’Explorations pour entreprendre.
Si vous nous lisez pour la première fois
Entreprendre, est une aventure. Nous vous partageons dans cette newsletter nos réflexions, discussions et ressources pour s'emparer des révolutions environnementales, sociétales, technologiques, et les transformer en opportunités.
Nous sommes Junko, un studio d’innovation qui accompagne celles et ceux qui définissent et agissent sur la stratégie d’une entreprise, d’un produit, ou d’une organisation pour en améliorer la performance & l’impact. Ce sont les entrepreneurs.ses de toute nature et celles et ceux qui les accompagnent. En somme : vous. Bienvenue. :-)
En résumé, dans cette édition :
Dans “Détour(s) - modèle d’affaire original et inspirant”, nous vous proposons de découvrir API, une entreprise qui réinvente les supérettes pour les villages ruraux afin de les redynamiser.
( 🐝 Voyons-voir)
Dans “Repérage, extrait de veille pour explorer de nouveaux territoires business”, nous vous partageons un article sur une initiative de la régie Eau de paris pour préserver la qualité des eaux, et améliorer son modèle d’affaires.
(🚰 Voyons-voir)Dans “Matériel(s), Vieux Campeur des entrepreneurs”, nous vous faisons (re)découvrir l’allongement de la durée de vie des produits, ses bénéfices et ses enjeux pour les entreprises en transition.
(♻️ Voyons-voir)
Dans “Respiration(s) - contenu inspirant pour respirer”, nous vous invitons à découvrir le travail du cartographe Perrin Remonté à travers deux cartes pour changer de perspective sur le monde.
(🗺️ Voyons-voir)
1. Détour(s)
Présentation d’une facette originale d’un modèle d’affaires : un détour inédit, malin, inspirant pour créer de la valeur, de la performance et de l’impact… sans passer par la Face Nord
Api : redynamiser des campagnes désertées par les commerces
20% de la population française vit dans des villages de moins de 1500 habitants.
Et 12 000 de ces villages ne possèdent plus aucun commerce de proximité.
Conséquence directe : 5,8 millions personnes se trouvent à plus de 30 minutes aller-retour d’un supermarché où faire ses courses, avec un usage nécessaire de la voiture.
Dans ce désert rural, une entreprise est partie en campagne pour redynamiser nos villages : API.
Créé en 2022 par Jean-Luc Treillou, Alex Grammatico, Julien Nau et dirigée par Marie-Laure Basset, API essaime des supérettes autonomes, au cœur des villages de campagne.
C’est le détour de Junko du jour pour mettre en lumière un modèle d’affaires aussi vertueux qu’astucieux, en espérant que cela vous inspire autant que nous.
La micro-supérette réinventée pour passer à l’échelle
85% des ruraux aimeraient avoir une épicerie dans leur village. Pourtant, 40% des communes ont vu leur commerce de proximité se fermer depuis les années 80.
Trop coûteux, trop peu de clients, pas d’effet volume, difficulté à recruter, etc … Bref : une équation peu solvable pour proposer un service vital et viable.
Insolvable, sauf en repensant intégralement le modèle d’affaires de l’épicerie. Plutôt que d’imaginer une épicerie, API a été pensé dès le premier jour comme un ensemble de supérettes avec de nombreuses synergies.
Une stratégie pour un passage rapide à l’échelle, sans rater de marches, basée sur 5 axes.
1. Des supérettes éco-conçues, livrées clés en main
Pour être opérationnel le plus rapidement possible, et à moindre frais pour API comme pour les communes, l’entreprise propose une épicerie clé-en-main.
Le magasin a été pensé pour être encapsulé dans un mobile home aménagé de 40m2.
Les épiceries sont fabriquées à partir de matériaux biosourçés par Rapid’Home en Mayenne. Elles sont ensuite livrées et installées directement dans les villages, sans besoin de fondation.
Les mairies n’ont qu’à mettre à disposition un terrain raccordé à l’électricité et à internet. La concession d’occupation du domaine public est alors accordée pour 20 ans à API pour un loyer annuel d’environ 600 euros.
2. Des supérettes en libre service 7j/7
Les épiceries sont ouvertes tous les jours de l’année et presque toute la journée.
Pour rendre cela possible, API a conçu des supérettes autonomes et connectées, accessibles sans personnel, à tout moment.
Les utilisateurs doivent simplement s’inscrire. Ensuite, ils rentrent dans l’épicerie quand ils le veulent, à l’aide d’un QR code nominatif, disponible sur leur Smartphone ou sur une carte physique.
À l’intérieur, ils peuvent faire leurs courses et payent grâce à une caisse automatique. S’ils ont besoin d’aide, un bouton d’appel est disponible pour échanger avec le service client API, et surtout, un “apicier” se rend quotidiennement sur place et à horaire fixe dans chaque supérette.
3. Des essaims de supérettes pour assurer une présence quotidienne
Pour rendre possible cette visite quotidienne, nécessaire pour l’accueil comme pour le réassort des rayons, API a pris le problème à la source. Ou à la ruche.
Le déploiement des épiceries se fait par grappe de 3 à 5 épiceries dans des villages à proximité, et répondant aux mêmes critères : + 550 habitants, et à plus de 8 kilomètres d’un supermarché.
Ils recrutent alors localement un ou une Apicier.ère qui va s’occuper quotidiennement des épiceries. Des ambassadeurs organisent également des moments de rencontres (ex. Cafés papottes) ou des ateliers créatifs et de sensibilisation autour du bien-manger, du numérique, etc … L’objectif, renforcer le lien social.
4. Des supérettes avec une offre accessible
Pas de supérette sans produit. Pour ce faire, Api a noué un partenariat stratégique d’approvisionnement avec le groupe Carrefour. Chaque supérette propose ainsi 700 références du quotidien - épicerie, fruits & légumes, surgelés, produits d’hygiène - à prix abordables. 41% d’entre eux ont un Nutri-score A ou B. Et 7% sont en bio.
S’il arrive qu’un petit commerce existe à proximité, comme une boucherie, Api ne distribuera alors pas de produits concurrents.
Il propose également un service dédié aux pros (Mairies, associations, entreprises) avec une gamme étendue, livrée en supérette. Complétée par une remise dédiée et un paiement différé, API touche ainsi des volumes de commandes rarement accessibles à l’épicier isolé.
En gros, c’est solide. :-)
5. Des supérettes pensées comme une station de services
En informatique, une API est une interface permettant de connecter un logiciel à un autre. Ici, les supérettes API connectent les ruraux à un écosystème de services et de produits locaux. Une API de liens sociaux.
En effet, l’entreprise a à cœur d’ouvrir son espace :
Aux producteurs locaux situés à moins de 50 kms des supérettes, via leur programme Super Local. Une vitrine complémentaire, avec des prix justes et équitables, pour plus de 250 producteurs déjà référencés. Ils représentent d’ores et déjà 5% de l’assortiment et 8% du CA.
Aux services complémentaires : dépôts de pain frais des artisans-boulangers les plus proches, Relais Pick Up en partenariat avec La Poste, Presse locale, …
Une véritable station de services…
Plus de 100 supérettes déjà ouvertes.
“Il y a 3 ans, nous avons décidé de mettre notre énergie au profit d’une cause qui nous est chère : défendre la vitalité, l’autonomie et le pouvoir d’achat du monde rural et de ses habitants. (…) Issus de la ruralité, nous avions la conviction qu’un commerce alimentaire reste LE service essentiel dans les villages qui en sont dépourvus. Au-delà de sa fonction première, c’est un lieu de rencontres et d’interactions, et son ouverture ou sa réouverture est un signal d’optimisme et de développement pour toute la communauté.”
Julien Nau, Président & co-fondateur d’Api
Des ruraux Happy…
La société à mission est appréciée autant des clients - avec un score de recommendation (NPS) de 77/100 - que des mairies, dont le taux de satisfaction est de 8,9/10.
Résultats, API ouvre en moyenne 7 supérettes par mois. En juin 2025, l’entreprise inaugurait sa 100ème supérette, trois ans seulement après la première ouverture. La demande pour les services d’API est d’ailleurs fournie, mais l’entreprise reste pour le moment concentrée sur 4 premières régions.
Objectif : 200 supérettes fin 2025. Rien que ça.
Comme tout modèle innovant et ambitieux, la rentabilité n’est pas immédiate, mais la trajectoire est enclenchée et prometteuse. API déploie patiemment son réseau, avec une masse critique visée en 2026 pour faire basculer le modèle dans une rentabilité durable. Soit 4 ans après l’ouverture de sa première supérette.
En tous cas, l’impact social & environnemental lui est déjà bien réel :
Plus de 100 000 clients bénéficient déjà de ce service essentiel en ruralité,
1/4 d’entre eux s’y rendent exclusivement en mobilité douce, contre l’usage systématique de la voiture auparavant. C’est tout de suite des millions de kilomètres évités et autant de pouvoir d’achat récupéré par les ruraux,
Et 250 animations réalisées en 2024 pour renforcer le lien dans les villages où se trouvent les supérettes.
Enfin un modèle d’affaires carré qui ne laisse pas les ruraux sur le carreau.
Et ce n’est que le début…
“Notre rêve est de faire revivre les places de village et la première brique, c’est la supérette API.”
Marie-Laure Basset, CEO d'API
2. Repérage(s)
Le bulletin météo Junko pour explorer de nouveaux territoires : une veille sur les sujets d’innovation, de produit, de transformation qui préoccupent les entrepreneurs de tous horizons.
Préserver l’eau à la source : le pari économique d’Eau de Paris
La Tribune met en avant une initiative vertueuse de la régie Eau de Paris pour préserver la qualité des eaux, et améliorer son modèle d’affaires.
Ce qui a retenu notre attention.
Depuis 2020, Eau de Paris déploie un programme original sur ses aires d’alimentation de captage, en coopération étroite avec les agriculteurs qui y travaillent.

Leur objectif : préserver la qualité de l’eau, à la source. Un défi de taille lorsque l’on apprend qu’un quart des nappes phréatiques françaises est contaminé.
Leur pari : inciter les agriculteurs à passer au bio ou à réduire les intrants chimiques en amont, plutôt que d’éliminer les polluants en aval.
Le moyen : en versant 450 €/ha aux exploitants qui basculent en bio (soit +150 € par rapport aux aides bio de la PAC). Ceux qui baissent simplement leurs intrants sont aussi soutenus, mais à un niveau moindre.
Les résultats :
115 agriculteurs engagés dans la démarche (17 300 hectares concernés), dont 58 % sont en bio, soit près de quatre fois plus qu’en 2015,
Diminution des volumes de pesticides de 77 %.
Le raisonnement économique :
Le coût : 46 millions d’euros sur 10 ans
Le gain : préserver la qualité de l’eau coûte trois fois moins cher que d’installer des systèmes de traitement pour éliminer les polluants.
Pour l’article complet, c’est ici :
3. Matériel(s)
Bienvenue dans le Vieux Campeur des entrepreneurs : nous vous présentons ici un outil ou une ressource pour vous aider au quotidien. Bref, du matériel robuste (et testé !) pour réussir vos expéditions.
L’allongement de la durée de vie des produits : clé de l’économie circulaire
Chez Junko, nous accompagnons la création de nouveaux business tirant parti des révolutions technologiques, environnementales et sociétales.
Nos clients sont des équipes au sein de grandes organisations, des entrepreneurs ou encore des financiers cherchant à évaluer et dé-risquer leurs investissements.
Naturellement, on nous interroge régulièrement sur la manière d’intégrer les limites planétaires dans de nouveaux business models qu’ils soient liés à l’industrie, au digital ou à l’IA.
Nous avons décidé de dédier la rubrique Matériel(s) de nos Carnets pour une série de décryptages synthétiques de modèles d’affaires liés à l’économie circulaire.
Pour chaque modèle, au menu, on vous propose :
Une description du modèle;
Les bénéfices du modèle pour les clients, pour les entreprises, pour la planète;
Les défis à anticiper (sinon c’est pas drôle);
Des exemples concrets d’application.
Besoin d’une petite piqûre de rappel autour de l’économie circulaire ?
Alors en amont de la lecture de ce nouvel épisode, vous pouvez (re)découvrir notre tout premier article de cette série, qui pose les bases et un premier focus sur les business models liés à l’économie de la fonctionnalité.
Dans notre second épisode, on s’est attaqué à un autre chantier de taille : la valorisation des matières recyclées et les modèles économiques capables de transformer des “déchets” en ressources désirables et rentables.
Aujourd’hui, notre troisième éclairage porte sur les enjeux de l’allongement de la durée de vie : comment faire durer les produits, mais aussi la valeur qu’ils délivrent ? Et surtout, comment ce sujet peut devenir un véritable levier de transformation de son business model.
Allez, c’est (re)parti !
Le constat : pourquoi faire durer ses produits n’est plus une option… mais une opportunité
Comme évoqué dans notre introduction à l’économie circulaire, le modèle linéaire qui structure encore l’immense majorité de nos économies “extraire – produire – consommer – jeter” est à bout de souffle.
La raréfaction des métaux, les tensions sur les ressources énergétiques et les composants s’ajoutent à une pression réglementaire croissante sur les émissions de gaz à effet de serre. Sans parler de la montagne de déchets que ni la nature, ni les filières industrielles ne parviennent à absorber en quantité suffisante.
Alors, dans ce contexte peu glorieux et disons-le plutôt instable : comment transformer ces contraintes en opportunités ? comment proposer de nouvelles offres désirables, viables, soutenables ? Et pourquoi pas, conquérir de nouveaux marchés ou renforcer la fidélité de ses clients actuels ?
Réfléchir sérieusement et méthodiquement à comment allonger la durée de vie des produits que l’on conçoit et fabrique est une piste d’innovation à la fois audacieuse et pleine de sens.
Pourquoi ? Parce qu’elle repose sur ce que vous maîtrisez déjà. Vos actifs : votre produit, votre savoir-faire, vos clients…
Mais elle vous invite à les reconsidérer autrement : en investissant dans la qualité intrinsèque, en structurant une offre qui dure, s’adapte, et en alignant cette démarche sur des attentes clients de plus en plus claires vers de la sobriété, de le durabilité, et de la simplicité d’usage.
Le principe en (quasiment) une phrase
Puisque l’exercice de cette série est le périlleux exercice de synthétiser chaque modèle en une idée forte, abordons l’allongement de la durée de vie ainsi : l’objectif n’est pas seulement d’allonger la durée de vie des produits, mais aussi la valeur qu’ils délivrent et que votre entreprise peut capter dans le temps long.
On ne parle pas simplement ici de réparer un objet ou prolonger l’existence “mécanique”. On parle de repenser son modèle économique autour d’un principe fort : faire durer la vie d’un produit et faire croître la valeur que votre entreprise délivre.
C’est une bascule d’un modèle centré sur le “neuf toujours plus vite” à un modèle qui valorise l’usage dans le temps, la relation continue, la performance étalée. Alors, de quoi parle-t-on concrètement ?
5 leviers pour agir

Agir sur la réparabilité : votre produit est-il conçu pour être réparable ?
Concevoir son produit comme une plateforme réparable : disponibilité des pièces détachées, design accessible (éviter l’effet boite noire) et contenus / support pour mettre le client en capacité de réparer. À l’inverse de l’obsolescence programmée, nous parlons ici de pérennité programmée.
Concevoir la modularité : peut-on remplacer ou mettre à jour une partie du produit sans tout jeter ?
Faciliter les évolutions techniques (matérielles ou logicielles) et imaginer son produit avec la possibilité de remplacer ou de mettre à jour une partie de ses composants sans jeter le tout.
Assurer la maintenance et l’entretien : votre offre permet-elle de maintenir le produit en excellent état d’usage ?
Travailler son offre pour y intégrer un service par abonnement pour s’assurer du maintien en excellente conditions et dans le temps de son produit.
Penser au re-manufacturing : avez-vous envisagé un circuit de remise à neuf industrielle ?
Ici nous parlons du démontage complet, inspection, remplacement de composants, remontage et test d’un produit pour lui redonner une performance équivalente au neuf.
Reconditionner et activer des filières de seconde main : existe-t-il une boucle de retour / revente / réaffectation de vos produits ?
Offrir une seconde vie au produit en le récupérant après usage pour le réparer, le tester et le revendre (ou le proposer en occasion).
3 bénéfices pour les clients
Contrairement à d’autres modèles que nous avons explorés, celui de l’allongement de la durée de vie active plusieurs leviers en parallèle. Mais s’il ne devait en rester qu’un… enfin trois ce serait ceux-ci :
Le meilleur rendement économique : un produit qui dure coûte moins cher que plusieurs achats successifs. On parle de rentabilité d’usage.
Plus de sérénité offerte au quotidien : la mise en place d’offres spécifiques agissent sur cette sérénité : les garanties étendues, l’accès à des experts pour réparer, plus d’angoisse “si ça casse il va falloir que je me rachète l’équipement”.
Une consommation alignée avec des valeurs et potentiellement valorisable socialement par un choix malin et l’acte de sobriété : un choix personnel, valorisé par sa portée plus globale.
3 bénéfices pour les business models des entreprises
Nous en avons parlé à plusieurs reprises ici, les modèles circulaires possèdent un avantage clé : le lissage des revenus dans le temps.
Des revenus plus durables et prévisibles via les abonnements d’entretien, les services de SAV intégré, les extensions de garantie… Moins de volume neuf certes, mais plus de récurrence et de marge étalée.
Une fidélité client renforcée : quand la relation dure au-delà de l’achat, la confiance s’installe. C’est un levier de réassurance très fort dans des marchés concurrentiels et un canal idéal pour des opportunités de contact afin de comprendre ses clients et utilisateurs.
Un positionnement différenciant : faire durer, c’est envoyer un signal fort : robustesse ET responsabilité. Une alternative crédible aux logiques de volume et de rotation et une opportunité de valoriser transparence du modèle.
3 leviers d’impact activés pour la planète
Moins de ressources extraites : comme l’adage le dit désormais : un produit qui dure, c’est un produit qu’on ne re-produit pas. C’est donc moins de matière extraite ou mobilisée et donc moins de pression sur les écosystèmes.
Déploiement d’une économie plus locale et circulaire : allonger la durée de vie implique souvent des services de réparation ou de reprise de proximité, des filières courtes pour reconditionner ou redistribuer, et une relocalisation de compétences techniques (réparateurs, reconditionneurs, logisticiens).
Et bien sûr moins de déchets : réparé, revendu, repris, bref tout sauf incinéré ou enterré.
Les défis à anticiper
Rien n’est simple mais tout est passionnant ! Faire la transition de son business model par l’allongement de la durée de vie c’est :
Forcément un modèle financier à repenser : passer d’un revenu transactionnel immédiat à un revenu étalé sur la durée. Nécessite un BP robuste et un bon pilotage de trésorerie.
Une nécessaire complexification des opérations : logistique inversée, gestion du reconditionné, maintenance, relation client SAV… Tout ça ce sont des compétences et des systèmes à mettre en place. Avec la possibilité d’internaliser ou de créer des filières.
Accompagnement du client : il faut réinstaller la confiance dans la réparation, la seconde main, la durabilité réelle. Et sortir du réflexe “neuf, rapide, pas cher”.
C’est un défi de conception : ingénieurs, designers, product managers à unir dans un même geste d’ingéniosité.
Tous ces défis bien sont réels et peuvent sembler vertigineux. Mais ils permettent aussi :
L’activation de financements publics ou privés dédiés,
de construire des actifs durables dans le temps qui renforcent la résilience perçue (et réelle) de votre entreprise,
de créer des avantages compétitifs pour vos clients B2B et pour leurs propres objectifs climat (Scope 3 inclus).
En bonus dans ce numéro, les axes à travailler pour rentrer dans ces sujets de l’allongement de la durée de vie. Autrement dit c’est le passage :
“OK mais par quel bout je prends ce truc moi ?”
Voici quelques exemples d’accroche pour la mise en oeuvre :
Cartographier les potentiels de durabilité dans votre offre / gamme produit
Quels produits se prêtent le mieux à la réparabilité ? à la modularité ? au reconditionnement ? Et quelles sont mes marges de manœuvre de conception, techniques, logistiques & commerciales ?
Comprendre les usages réels liés au remplacement Quelles sont les vraies causes de remplacement : est-ce lié à l’esthétique ? à la casse ? à la perte de performance ? Quels sont les points de friction ou d’abandon côté client ?
Imaginer des offres et services autour du cycle de vie Que puis-je proposer en terme de proposition de valeur : plateformes de reprise, d’auto-diagnostic, de seconde main, d’abonnement à la réparation ?
Aligner vos indicateurs et votre modèle de revenus Ne plus piloter seulement à la vente unitaire : intégrer ARPU (Average Revenue Per User), anticiper les taux de retour, la durée d’usage, le coût de maintenance.
Préparer l’activation et la captation du nouveau business model Capter les enjeux de modèle opérationnel : organisation logistique, compétences, partenaires. Et du modèle de pricing associé aux canaux de vente : formation des équipes commerciales (le geste de vente est bien différent et à ne pas sous-estimer !), éducation client, documentation, SAV simplifié, culture du customer success…
Enfin, quelques exemples inspirants
Pour conclure
Faire durer ses produits, ce n’est pas ralentir son activité. C’est la faire grandir autrement : sur la durée, sur la confiance, sur la qualité réelle. Et c’est une source d’innovation business aussi sérieuse qu’enthousiasmante ! Chez Junko, on aide les équipes à faire ce pont entre qualité produit et modèle économique rentable et durable.
☕ Si ce sujet vous parle, on en discute quand vous voulez autour d’un d’un café. ☕
4. Respiration(s)
Et pour terminer, un bol d’air pour aérer des neurones bien stimulés.
Passion Cartes
Chez Junko, on aime les cartes.
Topographiques, routières, marines, numériques, géologiques, hydrologiques, économiques, touristiques, et parfois même fictives…
Elles permettent de se repérer, de se projeter, de rêver.
Pour la respiration du jour, nous voulons mettre en avant le travail de Perrin Remonté, cartographe qui crée des cartes originales qui changent notre regard sur le monde.
Deux cartes ont retenu notre attention.
La première fait directement écho à notre détour du jour : les montagnes humaines.
Issue de sa série “Fictions géographiques”, elle représente physiquement la topographie humaine. Paris devient alors le Mont de France, et la plaine illustre la démographie de nos campagnes.
La seconde est extraite de sa série “Rivières arborescentes”.
L’idée : regarder nos rivières et nos fleuves comme des arbres, en changeant de perspective.
L’Amazone devient alors le Palétuvier Amazone, Avicennia Amazonia. Cette série est par ailleurs mise en avant dans le dernier WeDemain.

On vous invite à jeter un oeil à son site et à sa boutique. Certes, Noël est loin… Mais si vous cherchez des idées. :-)
Bon week-end !
Merci beaucoup de nous avoir lus.
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